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Le Yoga est une science de l'intérieur et son principe est de travailler d'abord sur soi. La communication est une donnée fondamentale de l'existence humaine. Rapprocher les deux s'avère très important pour une démarche sincère et profonde. |
Si le mieux être est une conséquence des pratiques yoguiques, l'enjeu extérieur n'est cependant jamais la finalité. La philosophie du Yoga se fixe le Soi comme objectif et elle nous incite à renouer avec nos racines pour connaître la plénitude de la vie. Une réelle communication fait partie intégrante de la perfection yoguique, l'Homme étant par essence un être sensible doué de parole, qui peut et doit communiquer pour assurer la progression individuelle et collective. |
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Une question d'énergie |
La communication est le reflet fidèle et immédiat de notre état intérieur, que nous en ayons conscience ou non, que nous le voulions ou pas. Ce que nous communiquons à autrui n'est pas relatif à ce que nous voudrions être mais à ce que nous sommes vraiment. Ce fait peut se vérifier facilement dans la vie quotidienne : entre le discours qu'un enfant peut entendre et les projections subconscientes qu'il subit par exemple, nous pouvons constater lesquelles sont les plus puissantes. Derrière notre langage, il y a nos expressions et nos attitudes dans le corps, le visage, le regard, qui laissent filtrer ce qui n'est pas dit. Le silence lui-même est un véhicule terriblement efficace d'écoute ou de séparation, suivant notre intention intérieure.
Le médium ainsi que le contenu de cette communication varient donc selon les situations mais un élément demeure constamment en jeu, c'est l'énergie transmise ou reçue qui sert en fait à véhiculer un concept ou une idée, un apprentissage, un sentiment ou une émotion. Cette énergie traduit la situation intérieure telle qu'elle est ; la qualité des interactions humaines est directement fonction de la nature des forces agissant à l'intérieur de chacun. |
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Selon le Yoga, ces forces intérieures obeïssent aux trois modes de la nature manifestée, tamas ou l'inertie, rajas ou l'activité, sattwa ou la lumière. Si notre souci est de nous préserver, l'énergie sera centripète, elle va exclure tout ce qui est contrariant ou dangereux, produisant un enfermement et une stagnation ; elle conduit à tamas, l'inertie. Si notre but est d'accroître ou d'embellir nos "possessions", la force qui s'exerce en nous sera centrifuge, nous précipitant à l'extérieur, affirmant sa supériorité, séduisant le coeur ou l'esprit des autres ; elle est de nature rajasique. Active ou passive, centrifuge ou centripète, l'énergie est en général dirigée pour obtenir plus de satisfaction personnelle et non pour communiquer avec autrui. L'autre a peu d'importance dans cette affaire,
et notre être profond reste tout autant ignoré. |
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Au contraire de tamas et rajas, une énergie sattwique permet une connexion avec notre être profond, une ouverture et une communication avec le monde et les autres êtres vivants. Pour s'établir dans cette énergie pure et lumineuse, dépourvue d'égocentrisme, il faut trouver un état intérieur d'équilibre et d'harmonie. Si on purifie le corps et le mental, on peut amoindrir progressivement les besoins de sécurité et d'affirmation de soi ; on peut desserrer la gangue qui s'est formée autour de notre être spirituel par les effets cumulés de l'inertie tamasique et des projections rajasiques. On commençe alors à être présent au monde. |
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La présence |
Pour communiquer avec soi et les autres, la qualité primordiale est la présence et cette faculté n'est possible que dans l'état sattwique de l'énergie. La présence suppose que l'on soit Ici, dans un espace ouvert, et Maintenant, dans l'instant. L'expression Ici et Maintenant est souvent employée, sans que son sens profond soit perçu et analysé.
Dans l'espace, nous sommes persuadés que notre corps nous isole du reste du monde. Nous l'utilisons comme une carapace pour soustraire notre petit coin de jardin de l'immensité extérieure. C'est un besoin tellement urgent qu'il pousse même à l'isolement physique, à la nécessité de se retrouver dans un chez-soi, entre quatre murs qui définissent un espace de vie personnelle.
Dans le temps, nous avons construit une illusion de permanence en nous servant des spécificités de notre vécu - le métier, la famille, nos idéaux, notre façon de vivre et de penser. Exister sans se définir semble rigoureusement impossible. Si l'une de nos définitions vient à disparaître, nous devons en trouver d'autres, sous peine de tomber dans le vide et la dépression.
L'identification au véhicule corps / mental nous empêche de communiquer avec le réel, en nous et hors de nous. Elle nous oblige à défendre un espace personnel et une perspective factice dans le temps. Nous vivons ainsi dans une sorte de bulle plus ou moins herméthique, dans la préoccupation de nos "avoirs" et la sauvegarde de nos "définitions". |
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Article de Swami Brahmatattwa paru dans Yoga Sangha |
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